En RDC, le soutien essentiel aux paysannes pour atteindre la souveraineté alimentaire
En Afrique subsaharienne, deux emplois sur trois occupés par des femmes sont liés aux systèmes agroalimentaires. Pourtant, elles sont largement discriminées dans le secteur agricole : le manque d’accès à la terre, au crédit, aux outils et à certains espaces de vente, notamment, impactent leurs conditions de travail, leur productivité, leur sécurité et leurs revenus.
La République Démocratique du Congo (RDC) n’échappe pas à cette réalité : malgré l’importance du travail des agricultrices congolaises dans le développement socio-économique du pays, elles doivent faire face à de nombreux obstacles, dont l’accès difficile aux terres, puisque la propriété reste souvent réservée aux hommes. « En RDC, ce sont les hommes qui gèrent l’argent tiré de l’agriculture, alors que les femmes y sont plus actives que les hommes, explique Victorine Nzyavake Vasianirya. Les femmes paysannes ne sont pas suffisamment prises en compte alors que, par leur travail, elles contribuent au développement du pays », témoigne la directrice de l’Académie nationale paysanne congolaise (ANPC).
Face à ces défis, le réseau d’organisations paysannes ANPC promeut et défend les intérêts des femmes paysannes par des formations et des actions de sensibilisation. L’ANPC crée des outils afin de garantir l’émancipation, l’autonomisation, la professionnalisation et le leadership des femmes agricultrices. L’organisation, active dans 11 provinces de ce pays d’Afrique centrale, lutte contre les violences basées sur le genre et se bat pour intégrer une perspective genre et développement dans le mouvement paysan.
« Nous les aidons à créer des entreprises qui, réunies, constituent une alternative face à un secteur agricole traditionnel qui les considère peu », poursuit Victorine Nzyavake Vasianirya.
En ayant accès au crédit et à la terre, les paysannes accèdent à des revenus dignes et justes ; elles bénéficient de meilleures conditions de travail et de vie et renforcent ainsi le rôle clé qu’elles jouent dans la souveraineté alimentaire et la sécurité de leur pays.
Malgré ces initiatives prometteuses, il reste des obstacles à surmonter. Parmi ceux-ci, la grave crise sécuritaire qui sévit à l’est de la RDC, met directement en péril le travail et la sécurité des membres de l’ANPC.







