L’aide au développement stagne, les engagements internationaux sont hors d’atteinte

A l’occasion de la publication par l’OCDE des chiffres 2014 de l’aide publique au développement (APD), un constat s’impose : les volumes d’aide au développement ont stagné entre 2013 et 2014, que ce soit au niveau belge, européen ou mondial ; par conséquent, l’engagement des pays donateurs d’atteindre 0,7% de leur revenu national brut (RNB) en 2015 est largement hors d’atteinte.

Au niveau mondial, l’aide totale des pays donateurs de l’OCDE a plafonné à 135 milliards de dollars, soit seulement 0,29% de leur RNB (contre 0,30% en 2013), bien loin de l’objectif international de 0,7%. Plus préoccupant encore est le fait que l’aide destinée aux pays les plus pauvres a baissé de 16% en termes réels. Au niveau européen, les 19 pays européens membres de l’OCDE voient également leur aide stagner à 0,42%, soit le même niveau qu’en 2013. Il est donc déjà acquis que l’engagement européen d’atteindre 0,7% en 2015 sera loin d’être atteint. Seuls cinq pays donateurs de l’OCDE atteignent l’objectif de 0,7% en 2014 : le Danemark, le Luxembourg, la Suède, la Norvège et le Royaume Uni.

Au niveau de la Belgique, l’aide belge stagne elle aussi à 0,45% du RNB, après plusieurs années de baisses successives depuis 2010, lorsque l’aide belge représentait encore 0,64% du RNB. Cette stagnation de l’aide belge est d’autant plus préoccupante que le gouvernement belge a décidé de coupes budgétaires allant de 150 millions EUR dès 2015 à 279 millions EUR en 2019, soit des coupes cumulées de près d’un milliard EUR au total.

Pour Arnaud Zacharie Arnaud Zacharie , secrétaire général du CNCD-11.11.11 : « Une telle stagnation de l’aide belge et mondiale est un très mauvais signal à la veille des Sommets de l’ONU sur le financement du développement (à Addis-Abeba en juillet) et sur les Objectifs de développement durable Objectifs de Développement Durable
Objectifs de développement durable
ODD
SDG
Les objectifs de développement durable (ODD), adoptés en 2015, constituent le cadre de référence des Nations unies pour le développement international. Ils remplacent les 8 objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui se focalisaient sur les seuls symptômes sociaux de la pauvreté dans les pays en développement, sans en interroger les causes structurelles. Principaux changements ? Tous les pays sont concernés et les objectifs, désormais au nombre de 17, sont déclinés en 169 cibles précises. Les ODD sont donc, en bref, l’horizon que s’est fixé l’ONU pour un développement harmonieux.

Ce programme est ambitieux, puisqu’il vise à généraliser à l’ensemble du monde le développement économique et social, tout en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et l’utilisation des ressources naturelles. Une perspective illusoire sans une transition rapide et radicale vers de nouveaux modèles de développement, à la fois plus pauvres en carbone, moins gourmands en matières premières et plus équitablement répartis.
(à New York en septembre). La première condition pour que l’aide soit efficace est qu’elle existe en quantité suffisante. Or le compte n’y est pas, loin s’en faut ! L’aide continue de représenter, dans plusieurs pays comme la Belgique, une variable d’ajustement budgétaire dont les populations les plus pauvres du monde sont les victimes
 ».

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